Bouddhisme

 

La roue de la loi

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La loi

Le bouddhisme est l'un des grands systèmes de pensée et d'action orientaux, né en Inde au VIe siècle av. J.-C. Il est fondé sur les « Trois Joyaux », les bouddhistes déclarant prendre refuge :

  • dans le Bouddha, le fondateur du bouddhisme qui a atteint le plein Éveil de toutes ses capacités spirituelles,
  • dans le Dharma, l'ensemble des enseignements du Bouddha
  • dans la Sangha, la communauté des adeptes sur le chemin de l'Éveil ou du Nirvāna.

À l'origine le bouddhisme n'est pas vraiment une philosophie ou une religion, mais une « leçon des choses » : dhamma en pali ou dharma en sanskrit, ce terme désignant à la fois la réalité ultime, sa loi naturelle, et l'exposé qui en est fait.

Le discours fondateur du bouddhisme enseigne quatre « nobles vérités » : la vérité de la souffrance ou de l'insatisfaction inhérente à notre condition actuelle ; la vérité de l'origine de la souffrance engendrée par la multiplication des désirs, par l'attachement obsessif, et en définitive, par notre ignorance ; la vérité de la cessation de la souffrance, ou Nibbâna ; et la vérité du chemin menant à la cessation de la souffrance, qui est la voie moyenne de l'équilibre sur le « noble sentier octuple ».

Ces enseignements classiques, et de portée spirituelles plutôt que philosophiques, ne sont cependant que le point de départ de ce qui devint une riche pluralité de traditions philosophiques et religieuses. Après tout le bouddhisme a, un jour ou l'autre, « conquis » toute l'Asie, du Japon jusqu'à l'Afghanistan, intégrant et/ou s'adaptant chacune des cultures rencontrées.


Voici quelques articles d'introduction qui donneront une idée générale du bouddhisme :

 
 
 

Vie du Bouddha

Les récits de la vie du Bouddha se sont perpétués par la tradition orale et n'ont été mis par écrit pour la première fois que quelques centaines d'années après sa mort. Les écritures bouddhistes mélangent métaphysique et légendes concernant la vie du Bouddha. Certains épisodes, tel celui où il apaise un éléphant furieux que son cousin Devadatta aurait lâché sur lui pour le tuer afin de le remplacer à la tête de la communauté des moines, peuvent être acceptables pour le lecteur matérialiste, d'autres, tels ses conversations avec les dieux ou sa téléportation instantanée au Śrī Laṅkā, ne le sont pas. Dépouillé de ses aspects métaphysiques ou magiques, un résumé de sa vie pourrait être le suivant (les aspects légendaires célèbres sont cependant indiqués entre crochets) :

Contexte

Le bouddhisme naît dans le contexte de l'Inde védique : Les Veda sont des livres très respectés. L'Inde est marquée par un système de castes.

Différents maîtres développent leur vision du nirvāņa, et présentent un moyen de l'atteindre.

Différentes notions de l'hindouisme se verront remaniées dans le bouddhisme, comme le concept de réincarnation, de karma, les dhyanas, le statut de dieux comme Brahma.

Le bouddhisme ancien considère différentes écoles, naissant au même moment que lui, dont le jaïnisme, seule de ces écoles ayant survécu de nos jours.

Le Brahmajalasutta énumère différentes vues contemporaines du bouddhisme.

Vie au palais

Siddhārtha Gautama naît à Lumbinî, un village sur les contreforts de l'Himalaya, à côté de la ville de Kapilavastu, dans la caste des kshatriya, guerriers-aristocrates. Son père est Śuddhodana, le chef de Kapilavastu, et sa mère la reine Māyādevī.

Le récit de sa naissance donne lieu à une légende célèbre : il serait né dans un bois sacré non loin de la cité de son père, à Lumbinî au Népal, pendant un déplacement de Māyādevī auprès de ses parents : selon la légende, sa mère (dont le nom signifie « illusion ») aurait conçu Siddhārtha en songe, pénétrée au sein par un éléphant blanc à six défenses. C'est debout, sur la route qui la conduisait chez ses parents, qu'elle aurait enfanté, accrochée à une branche d'arbre, tandis que les divinités brâhmaniques faisaient pleuvoir des pétales de fleurs sur elle. Sitôt né, l'enfant se serait mis debout et aurait « pris possession » de l'Univers en se tournant vers les quatre points cardinaux, puis aurait fait sept pas vers le nord. Māyādevī serait morte une semaine plus tard, confiant son fils à sa sœur et co-épouse Mahaprajapati Gautami (Mahāprajāpatī Gautamī) à qui Siddhartha pourrait devoir son nom usuel de Gautama.

À seize ans, il épouse la jeune princesse Yaśodharā qui lui donne un fils, Rāhula. Toutes les traditions concordent sur le fait qu'il est contemporain des deux rois du Magadha, Bimbisâra et de son fils Ajataśatru.

Il passe toute son enfance protégé dans l'enceinte du palais familial, dans le respect de l'hindouisme et élevé en guerrier, selon sa caste. Son père en effet, qui avait été averti que son fils serait soit un grand kṣatriya, soit un bouddha, empêche par une vie de facilité qu'il réfléchisse aux difficultés et à la souffrance des hommes, afin qu'il ne devienne pas un sage.

Révélation

À 29 ans, alors qu'il se promène hors de l'enceinte du palais, il découvre la souffrance (dukkha) endémique de son peuple qui lui avait été cachée jusqu'alors et le fossé qui la sépare du luxe de sa vie aristocratique.

La légende rapporte que ce sont quatre rencontres qui changent sa vie : un vieillard lui fait prendre conscience de la souffrance du temps qui passe et de la déchéance du corps vieillissant ; un malade lui apprend que le corps souffre aussi indépendamment du temps et un cadavre que l'on menait au bûcher lui révèle la mort dans tout son caractère sordide. Enfin, un ermite lui montre ce que peut être la sagesse.

Pratiques

Il rejette alors titre et palais et commence une vie d'ascèse, suivant les enseignements de plusieurs ermites renonçants, des saṃnyāsin ou des sâdhu, et entreprend des pratiques méditatives austères.

Le Bouddha fut influencé par les concepts de son époque. Il eut pour maître le brahmane Arada Kalama , mais ce qu'il apprit - maîtriser le septième dhyāna, la sphère du néant - ne lui sembla pas suffisant. Il se rendit à Rajagrha et prit comme second maître Udraka Ramaputra, qui lui enseigna le huitième dhyāna, la sphère de ni perception ni non-perception. Là encore, le Bouddha estima ne pas avoir trouvé la voie vers le nirvana.

Pendant six ans, il pratiqua les austérités avec cinq autres ascètes méditants. Il faillit mourir d'abstinence et décida de trouver une autre voie ; ses amis pensèrent qu'il délaissait la pratique.

Éveil

Six ans plus tard, alors qu'il se trouve dans le village de Bodh-Gayā, constatant que ces pratiques ne l'ont pas mené à une plus grande compréhension du monde, il les abandonne et accepte des mains d'une jeune fille du village, Sujāta, un bol de riz au lait, mettant ainsi fin à ses mortifications et se concentre sur la méditation et la voie moyenne, celle qui consiste à nier les excès, comparable au « rien de trop » delphique : en sorte, il s'agit de refuser le laxisme comme l'austérité excessive. Les cinq disciples qui le suivaient l'abandonnent, jugeant cet acte comme une trahison de sa part.

Siddhārtha Gautama s'assied alors sous un pipal (Ficus religiosa) et fait le vœu de ne pas bouger de cette place avant d'avoir atteint la Vérité.

Là encore, plusieurs légendes racontent comment Māra, démon de la mort, effrayé du pouvoir que le Bouddha allait obtenir contre lui en délivrant les hommes de la peur de mourir, tente de le sortir de sa méditation en lançant contre lui des hordes de démons effrayants et ses filles séductrices. En vain : c'est dans une posture demeurée célèbre dans l'iconographie bouddhiste que Siddhārtha prend la terre à témoin de ses mérites passés, accède à l'éveil et nie simplement les présences démoniaques sans les combattre, en toute sérénité.

Mise en mouvement de la roue de la loi

Gautama Bouddha, après avoir atteint l'éveil, hésite à enseigner : il se demande si une telle parole sera entendue. La tradition fait intervenir un Naga qui le convainc de faire profiter l'humanité de sa connaissance.

La mise en mouvement de la roue de la loi désigne le premier sermon de Gautama, dans lequel il énonce les quatre nobles vérités.
Il affirme qu'il a réalisé l'éveil ou la compréhension totale de la nature et des causes de la souffrance humaine et des étapes nécessaires à son élimination. Cette illumination, possible pour tous les êtres, s'appelle la bodhi et donne son nouveau nom à Siddhārtha : celui qui a atteint la bodhi est un Bouddha.

Gautama Bouddha a bien insisté sur le fait qu'il n'était ni un dieu, ni le messager d'un dieu et que l'illumination n'était pas le résultat d'un processus ou d'un agent surnaturel, mais plutôt le résultat d'une attention particulière à la nature de l'esprit humain, et qu'elle pourrait être redécouverte par n'importe qui pour son propre profit.
Deux interprétations différentes de cette affirmation départagent le bouddhisme ancien et le bouddhisme Mahāyāna. La première est qu'il est possible à chacun, en tant qu'auditeur de l'enseignement de Gautama, d'atteindre l'éveil et de sortir du Samsara (Saṃsāra).
La deuxième est que tout être sensible possède en lui la nature de Bouddha (tathāgatagarbha), véritable nature de l'esprit, appelée parfois « graine d'éveil ». Cette interprétation, qui postule l'existence d'une nature universelle ontologique ou transcendante, est rejetée par le théravāda orthodoxe.

Enseignement

Temple de Bodnath à Katmandu, Nepal

L'enseignement de Gautama Bouddha est couvert dans l'article Bouddhisme, section Doctrine. Les principaux concepts en sont l'impersonnalité, l'impermanence et l'insatisfaction de toute chose, devant conduire au renoncement face au désir insatiable. Il distingue une réalité conventionnelle et une réalité ultime, cette dernière ne pouvant être découverte que par l'accomplissement personnel, l'illumination.

Gautama Bouddha présenta son enseignement comme la redécouverte d'une vérité autrefois enseignée par les Bouddhas du passé, dont Dipankara qui lui prophétisa qu'il serait le Bouddha de notre ère. Cette vérité continuera d'être enseignée par les Bouddhas du futur, le prochain sera Maitreya. (voir les vingt-huit bouddhas)

Selon le bouddhisme mahāyāna, il n'y a pas un seul enseignement, mais plusieurs mises en mouvement de la roue de la loi, puisque Shākyamuni enseigna d'abord les sûtras de première roue, puis de deuxième, puis de troisième. Ces différentes périodes d'enseignement correspondent à des auditeurs différents ; l'enseignement est adapté à la capacité réceptive de son public. Le bouddha Shākyamuni a déclaré dans le Soutra du Lotus qu'il n'y a qu'un seul véhicule (« ekayāna »), le véhicule du bouddha.

Son message est simple. L'homme est identifié aux pensées et aux émotions. Elles l'empêchent de vivre dans le présent et dans la clarté. Le remède : la méditation. Bouddha a crée la méditation Vipassana, c'est la plus connue des méditations, car elle est l'essence même de toutes méditations.

Elle consiste à s'asseoir, à fermer les yeux et à rester attentif au mouvement de la respiration et à observer le mental, ce processus de pensées et d'émotions qui ne s'arrêtent jamais. Cette technique amène détachement, sérénité et bien-être intérieur.

Jusqu'à la fin de sa vie, Gautama le Bouddha insista sur le fait de toujours continuer à chercher. Ces derniers mots ont été « sammasati » ce qui signifie « rappelez-vous, vous êtes un bouddha ».

Sangha

Pendant les quarante-cinq années restantes de sa vie, il voyage dans la plaine gangétique du centre de l'Inde (la région du Gange et de ses affluents), enseignant sa pratique en matière de méditation à une grande variété de personnes, allant des nobles aux balayeurs des rues, et sans oublier les disciples des philosophies et religions. Il fonde la communauté des moines et des nonnes bouddhistes (le saṅgha) pour perpétuer ses enseignements après sa disparition (considéré comme le parinirvana (parinirvāṇa)ou « nirvâna complet »).

La pédagogie du Bouddha

Le Bouddha était très attentif à ses auditeurs afin de s'harmoniser avec eux. D'où les méthodes d'enseignements différentes [1] :

  • Il expose directement sa doctrine dans les sermons.
  • Il semble laisser le choix à ses auditeurs :

« Il m'a insulté. Il m'a battu. » Si tu te plains, ta haine ne s'apaisera pas.

« Il m'a insulté. Il m'a battu. » Si tu ne te plains pas, ta haine s'apaisera.

En ce monde la haine n'apaise pas la haine, mais l'absence de haine le fait : c'est une loi éternelle[3]

  • Il enseigne et console indirectement : une mère vient, en larmes, lui présenter son enfant mort pour qu'il le ressuscite. Le Bouddha accepte à condition qu'elle trouve dans la ville une maison où un malheur semblable n'est pas arrivé. Elle parcourt la ville et n'en trouve pas bien entendu. Mais quand elle revient son chagrin a commencé à s'apaiser. Elle n'était pas seule dans son malheur, et d'autres mères malheureuses ont su trouver les mots qui l'ont calmée[1].
  • Il semble donner raison à tout le monde : le Bouddha, en compagnie de quelques disciples, reçoit des visiteurs. Un croyant vient lui expliquer que Dieu existe. Le Bouddha l'écoute et lui dit : « Vous avez raison. » Le croyant sort satisfait. Un incroyant vient lui expliquer que Dieu n'existe pas. Le Bouddha l'écoute et lui dit : « Vous avez raison. » L'incroyant sort satisfait. Par contre, les disciples ne le sont pas et le disent bruyamment. Et le Bouddha leur dit : « Vous aussi, vous avez raison. »[1]
  • Il écoute ses disciples et les approuve silencieusement, quelquefois avec un simple geste : entouré de ses disciples il venait de recevoir une couronne de fleurs. Il prit une seule fleur, tendit le bras, la fit tourner au bout de son doigt et parcourut du regard l'assistance. Tous se turent, déconcertés. Seul Mahākaśyapa comprit la signification de ce message et sourit. Le Bouddha déclara alors qu'il lui transmit une méthode merveilleuse et qu'il faisait de lui son successeur[4].

la Mort du bouddha

Le Bouddha mourut, selon la tradition bouddhiste, en 544 avant notre ère[1]. Il avait alors quatre-vingt ans[1]. Il expira en méditant, couché sur le côté droit, souriant : on considéra qu'il avait atteint le nirvâna, la volontaire extinction du soi[1]. Le Bouddha n'aurait pas souhaité fonder une religion[1]. Après sa mort s'exprimèrent des divergences d'opinions qui, en l'espace de huit siècles, aboutirent à des écoles très différentes[1].

La tradition veut que Bouddha se serait éteint près de la localité de Kushinagara.

Les derniers mots du Bouddha sont : « Toutes les énergies constructrices sont impermanentes ; Travaillez efficacement sans relâche ; Soyez d'intention bien concentrée ; Surveillez la pensée ! »

Quatre conciles, c'est-à-dire quatre assemblées, se tinrent successivement jusqu'au IIIe siècle ap. J.-C. pour tenter de définir les textes essentiels communs à tous les bouddhistes, indépendamment de leur secte[1]. Ce furent à chaque fois des échecs : on retint donc les principes essentiels : les quatre Nobles Vérités et les trois joyaux ; pour le reste ils notèrent les différences entre l'école du Véhicule des Anciens, et celle du Grand Véhicule[1].

 

Question de l'historicité

Toutes les sources s'accordent à considérer une durée de vie du bouddha historique de quatre-vingt ans. En dehors de ce point, les estimations varient :

L'enseignement de Gautama fut oral, et s'est longtemps perpétué de manière orale ; le canon pali ne fut rédigé qu'au Ier siècle.
L'approche historique de l'enseignement de Gautama est peu fournie.

Douze actes [modifier]

Bouddha faisant le geste de l'apaisement de la crainte (Abhayamudrā)

La tradition indo-tibétaine relate la vie du bouddha en douze actes :

  1. La descente des cieux Tusita
  2. L'entrée dans la matrice
  3. La naissance dans ce monde
  4. L'accomplissement dans les arts mondains
  5. La jouissance d'une vie de plaisir
  6. Le départ du palais et le renoncement
  7. Les exercices ascétiques
  8. La méditation sous l'arbre de la Bodhi
  9. La défaite des hordes de Māra
  10. L'atteinte de l'éveil parfait et ultime
  11. La mise en mouvement de la roue de la loi
  12. L'entrée au parinirvana

Personnalité et caractère du Bouddha

Le Bouddha présenté dans les écritures bouddhistes possède les traits caractéristiques suivants :

  • une éducation achevée et une formation dans les domaines appropriés à un guerrier aristocrate, tels que les arts martiaux, la gestion des domaines agricoles, et la littérature, mais également une compréhension profonde des idées religieuses et philosophiques de sa culture et de son temps. Siddhārtha Gautama était un homme sportif, compétent en arts martiaux tels que la lutte et le tir à l'arc, et qui pouvait parcourir des kilomètres sans difficulté et camper dans la nature sauvage. Les images du gros « Bouddha gai » ou Bouddha riant ne sont pas des représentations de Siddhārtha Gautama.
  • un enseignant idéal, qui trouve toujours la métaphore appropriée, et qui adapte à la perfection son message à son auditoire, quel qu'il soit.
  • courageux et serein en toutes circonstances, aussi bien lors d'une discussion religieuse, que face à un prince parricide, ou à un meurtrier. Il fait cependant preuve d'exaspération lorsque des moines déforment ses enseignements.
  • modéré dans tous les appétits corporels, il connaît une vie de célibat de l'âge de vingt-neuf ans jusqu'à sa mort. Il est aussi indifférent à la faim qu'aux rigueurs du climat.

Caractéristiques physiques de Gautama Bouddha

Bien que les représentations de Gautama furent un premier temps symboliques, ne le représentant sous forme humaine qu'à partir du Ier siècle, ses caractéristiques physiques sont décrites dans le Canon en pāli.

Gautama est présenté comme grand, robuste et de belle apparence. Ses yeux sont bleus, sa peau dorée.

Prédictions du Bouddha Shākyamuni

Il est dit que le Bouddha Shākyamuni a parlé de la venue de Tsongkhapa au Tibet comme une émanation du Bodhisattva Manjusri.[5] Le Bouddha Shākyamuni a aussi déclaré que le Bodhisattva Avalokiteshvara apporterait le bouddhisme au Tibet.

 

QUATRES NOBLES VERITES

Les quatre nobles vérités (sanskrit : चत्वारि आर्यसत्यानि catvāri āryasatyāni) sont un des enseignements centraux du bouddhisme. Il est en ce sens significatif qu'elles aient été enseignées par le Bouddha dans son premier sermon, à Bénarès, le sermon qui mit en mouvement la roue du dharma. Ces quatre vérités sont qualifiées de nobles (ariya) car elles expriment l'ensemble de la vérité universelle, et mènent à libération de l'individu[1].

 

La liste des quatre nobles vérités

La première noble vérité : Dukkha [modifier]

1. La première noble vérité enseigne que l'existence conditionnée, l'existence telle que nous la connaissons, est souffrance : la naissance est souffrance, la vieillesse est souffrance, la maladie est souffrance, la mort est souffrance, être uni à ce que l'on n'aime pas est souffrance, être séparé de ce que l'on aime est souffrance - et, finalement, les cinq agrégats d'attachement (à savoir la forme, la sensation, la perception, la volonté et la conscience) sont souffrance. Ce terme de souffrance est aussi utilement traduit par insatisfaction, puisqu'il désigne bien au-delà de la douleur physique.

Dukkha est la première noble vérité enseignée par le Bouddha. Le mot pali Dukkha (Duhkha en sanscrit) signifie souffrance ou douleur dans son sens courant. Il revêt cependant des significations plus philosophiques et plus étendues dans l'enseignement du Bouddha : celles d'imperfection, d'impermanence, de conflit, de vide et de non substantialité. Le terme pali dukkha est donc couramment employé, faute de traduction adéquate.

La souffrance revêt trois aspects : la souffrance physique et mentale ; la souffrance causée par le changement ; la souffrance causée par le conditionnement. La souffrance imprègne tous les niveaux d'existence, des plus bas aux plus élevés, y compris ce que l'on tient habituellement pour des états agréables : "ce que l'homme ordinaire appelle bonheur, l'être éveillé l'appelle dukkha" (Samyutta Nikâya, 35, 136).

La deuxième noble vérité (Samudaya) : l'apparition de Dukkha [modifier]

La deuxième noble vérité est l'apparition ou l'origine de dukkha (Dukkhasamudaya-ariyasacca). Cette vérité est définie comme suit dans de nombreux passages des textes originaux :

« C'est cette « soif » (tanhā) qui produit la re-existence et le re-devenir (ponobhavikā), qui est liée à une avidité passionnée (nandirāgasahagatā) et qui trouve sans cesse une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là (tatratatrābhinandini), à savoir la soif des plaisirs des sens (kāma-tanhā), la soif de l'existence et du devenir (bhava-tanhā) et la soif de la non-existence (vibhava-tanhā)[2] »

En raison de la Production conditionnée (Patticca-samuppāda), l'apparition (samudaya) de la soif (tanhā) dépend de la sensation (vedanā), laquelle dépend elle-même du contact (phassa). Ainsi, la soif n'est pas la cause première de dukkha, mais elle constitue « la cause la plus palpable et la plus immédiate[3] » La soif désigne l'attachement aux choses et aux idées (dhamma-tanhā) qui peuvent produire la re-existence et le re-devenir (ponobhavikā). Le Bouddha aurait livré l'analyse suivante à Ratthapāla : « Le monde manque et il désire avidement ; il est esclave de la " soif " (tanhādāso)[4] ». C'est la soif et l'ignorance qui engendrent les trois racines du mal : la convoitise, la haine et l'erreur ; tout acte (de l'esprit, du corps ou de la parole), bon ou mauvais produit un fruit (en sanskrit फल phala) positif ou négatif pour son auteur.

La troisième noble vérité : Nirodha [modifier]

3. La troisième vérité est celle de la cessation de la souffrance (en sanskrit निरोध nirodha). Elle énonce qu'il y a une cessation de la soif. Cette fin des peines est appelée extinction ou libération finale ( निर्वाण nirvāna).

La quatrième noble vérité : Magga [modifier]

4. La quatrième noble vérité est celle du chemin menant à la cessation de la souffrance (magga). Ce chemin est le "noble sentier octuple" ou "sainte voie aux huit membres" : opinion correcte, intention correcte, parole correcte, activité corporelle correcte, moyens d'existence corrects, effort correct, attention correcte et concentration mentale correcte ; ce chemin permet d'atteindre le nirvana.

 

 

La voie de pureté

 

La voie de pureté est celle des Êtres d'Éveil qui ont réalisé l'Éveil dans l'une des 6 perfections et qui s'entraine dans cette voie pour les avoir toutes et devenir un Bouddha, qui lui seul est complètement et parfaitement Éveillé.

Les 6 perfections sont :

  1. La perfections de sagesse
  2. La perfections de comtemplation
  3. La perfections d'énergie
  4. La perfections de patience
  5. La perfections d'éthique
  6. La perfections du don

 

 

La vie du Bouddha telle qu'elle lui a été rapporté par des moines de Ceylan  - XIV siècle

Ils le tiennent pour le meilleur homme du monde, et fut fils, selon leur dit, d'un roi grand et riche qu'ils avaient ; et fut de si bonne vie qu'il ne voulut jamais se mêler des affaires mondaines, ni être roi.

Et quand son père vit qu'il ne voulait pas être roi ni se mêler d'aucune affaire, il en eut grande colère et le tenta par de grandes promesses. Mais il ne voulait rien entendre, et le père en avait grande douleur, et aussi parce qu'il n'avait nul autre fils à qui il put laisser son royaume après sa mort.

Le roi fit faire un grand palais et fit mettre là son fils ; et le faisait servir par un grand nombre de pucelles, les plus belles qu'il avait put trouver, afin que son cœur puisse se laisser prendre aux choses mondaines.

Il était si sérieux que jamais il n'était sorti du palais et n'avait jamais vu un homme mort ni nul autre qui ne fut saint, car le père ne lui laissait voir aucun voyageur ni aucun homme.

Or, il advint que ce dam oiseau, chevauchant un jour sur un chemin, vit un homme mort, et il en fut tout étonné, parce qu'il n'en avait jamais vu aucun. Et le voilà qui demande à qui étaient avec lui ce que c'était : et ils lui disent que c'était un mort.

Comment ? fit le fils du roi, tous les hommes meurent donc ?

Oui, ils meurent…

Il continua à chevaucher tout pensif. Et après avoir chevauché quelques temps, il rencontra un très vieil homme qui ne pouvait marcher et n'avait dent en bouche.

Et quand le fils du roi vit ce vieillard, il demanda pourquoi il ne pouvait marcher. Et ceux qui était avec lui dirent que la vieillesse l'empêchait de marcher et lui avait fait perdre ses dents ; et quand le fils du roi eut entendu cela du mort et du vieil homme, il revint dans son palais et se dit à lui même qu'il ne resterait plus dans ce triste monde et qu'il irait à la recherche de celui qui ne meurt jamais.

Si bien qu'une nuit, il sortit tout seul du palais et s'en alla dans les grandes montagnes très écartées. Et il demeura très honnêtement, et menait âpre vie, et faisait grande abstinence, comme s'il avait été chrétien. Car s'il l'avait été, à cause de la bonne et honnête vie qu'il menait, il aurait été un saint.

Et quand il fut mort. Il fut trouvé et apporté à son père. Et quand le père vit mort celui qu'il aimait plus que lui même, il s'en fallut de peu qu'il ne devint fou de douleur. Et il fit faire à sa ressemblance une image d'or et de pierres précieuses, et le faisait adorer par tous ceux du pays.

Et ils disaient tous qu'il était Dieu, et ils disent encore. Et ils disent qu'il mourut 84 fois : la première il mourut homme, et puis devint bœuf, et bœuf il mourut, et devint cheval. Et mourut 84 fois et chaque fois d'une autre espèce de bête.

Et la dernière fois qu'il mourut, il devint Dieu, selon ce qu'ils disent. Et ils le tiennent pour le plus grand Dieu qu'ils aient.

Et sont encore sur la montagne les cheveux, les dents et l'écuelle de celui qui y vécut, qu'ils appellent Sagamoni.

Ainsi a t'il été raconté.      



27/02/2008
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